Une ligne du Montet à Monétay sur Allier a commencé à être construite mais n'a jamais été terminée, les travaux avaient commencé mais ne furent jamais terminés car l'entreprise fut dissoute à cause de problèmes financiers.
En 1837, Monetay sur Allier, choisi comme lieu d'arrivée sur la rivière de la ligne du Montet, prenait tant d'importance comme point de chargement du charbon de la région du Montet sur les sapinières qu'on y étudiait la construction d'une garre d'eau d'une capacité de 1000 à 1200 bateaux chargés
La ligne industrielle de la mine des Cosses du Montet aux Moines à la rivière Allier avait été concédée en août 1838 pour transporter le charbon des mines du Montet jusqu'à l'un des ports de Monétay, en aval du confluent de l'Allier et de la Sioule (Les Plachis). Seuls quelques travaux de terrassement et de maçonnerie furent entrepris aux deux extrémités du tracé de 25 kilomètres environ, avant la dissolution de la compagnie des houillères et chemins de fer de Montet aux Moines, Froidefond, et Deux Chaises en décembre 1839.

Au point kilomètrique 21 de la ligne, le seul ouvrage de Monétay supporte aujourd'hui la petite route de Meillard, c'est le pont rail de Champ Merle. Ceux qui l'empruntent doivent être bien loin d'imaginer son origine.

Avant 1740, le charbon était peu utilisé, et les trous d'extraction, comme les carrières de pierre, ne gênaient guère les paysans : souvent, ils les exploitaient eux-mêmes, se croyant maîtres du sous-sol comme du sol, mais sous Louis XV, cette activité souterraine est réglementée: l'arrêté du 14 janvier 1744 fait obligation de demander la permission du Contrôleur Général des Finances pour fouiller le sous-sol. Les paysans crient à l'atteinte aux libertés! Mais les industriels l'emportent, et un autre arrêt renforce la législation en 1783. Les procès sont nombreux entre les nouveaux venus qui veulent exploiter le sous-sol et ceux qui, sur le même lieu, exploitent le sol depuis des générations.
La découverte de la houille dans les mines du Montet-aux-Moines, de Troget et de Deux-Chaises ne remonte pas à une époque fort éloignéeet le gîte qu'elle renfermait était encore à peu près vierge. Au Nord-Est les paysans des Gabeliers avaient bien dû voir venir le vent, puisqu'à 5 km au Nord-Est de chez eux, les mines de Fins étaient déjà exploitées de longue date. Vers 1774, «Jean Martinat, sieur de Villard et de la Presle, écuyer et cy-devant meunier, tenant la poste pour le roy au lieu-dit de la Pierre-Percée à Noyant, découvre une veine de charbon en creusant un fossé» aux Gabeliers. L'année suivante, il commence l'extraction avec tout d'abord une autorisation provisoire, puis finalement obtient la concession des Gabeliers pour 30 ans.
Sa voisine (au Nord-Ouest), la comtesse de Gaulmyn, veut en faire autant sur ses terres des Bérauds. Plus chanceuse, elle trouve davantage de charbon et réussit mieux en affaires. Martinat, en difficulté, lui vend ses terres en 1780 et se retire à Coulandon. Mais à leur tour les Gaulmyn font de mauvaises affaires et doivent vendre les Bérauds et les Gabeliers en 1783. Le nouvel acheteur est le baron d'Allarde. Il place tous ses espoirs dans ces mines comme l'ont fait ses prédécesseurs, et va même jusqu'à emprunter en 1794 en hypothéquant ses terres! Or la ruée vers l'or noir est anarchique, et la concurrence violente. Le baron d'Allarde, tout seul, ne peut faire face. En 1788, il doit mettre son affaire en société. Pourtant, comme on extrait 9000 tonnes de charbon par an, l'espoir est permis...
La terre des Bérauds et Gabeliers, d'un seul tenant, avait avec ses nombreux étangs une superficie d'environ 9 km² (900 ha). Les domaines étaient loués a un fermier, et qui les faisait exploiter par des métayers, à charge d'une redevance égale à la moitié des produits. Dans le bail à ferme de cette terre, la société (minière) se réservait, à charge d'indemniser le fermier, le passage a temps mort sur les héritages dépendants des lieux affermés, de toutes les voitures nécessaires pour l'exploitation des mines de charbon, et le droit de faire des fouilles, puits et creux à charbon partout où le gérant le jugera à propos, sauf indemnité à dire d'experts dans le cas où l'on fouillerait dans les prés. Les travaux de cette société se poursuivirent a peu près sans interruption, même pendant la Révolution, non sans éprouver durant cette période de multiples difficultés.
Les relations entre les paysans (ouvriers du sol) et les mineurs (ouvriers du sous-sol) étaient nombreuses, car les seconds étaient les fils ou les frères des premiers. Aussi, au moment des foins et des moissons, les mineurs désertaient la mine pendant trois mois, tant pour prêter la main à l'exploitation familiale que pour gagner un peu plus d'argent « en plein air ». Cette pratique, qui désorganisait la mine, était cependant tolérée. Mais le baron d'Allarde, à la tête de 200 ouvriers, la juge néfaste et s'emploie à la réduire. Cela crée une tension entre les paysans et la mine.
De plus, en 1797, les terres des Bérauds et des Gabeliers changent de propriétaire: elles passent aux mains d'un parisien, M. Marigner, qui ne s'intéresse qu'à la mine et pas aux paysans qui travaillent au-dessus. Alors, se sentant négligés, certains métayers de longue date quittent ces terres pour d'autres plus calmes, où leur vie ne sera plus troublée par les contraintes de la mine. Les a-t-on poussés à partir? Sont-ils partis d'eux-mêmes ? L'histoire ne le dit pas, car c'est celle des mines, et non celle des paysans. Voilà donc le contexte dans lequel tes anciens, « laboureurs-cultivateurs aux Gabelíers », se sont déracinés pour aller à Saint-Menoux, où le charbon n'avait pas encore rendu « berdin » les propriétaires terriens...
Une ordonnance du 25 jullet 1827, est fait aux héritiers du sieur Benjamin Béale concession des mines de houille existant sur une partie des communes du Montet aux Moines de Tronjet et de Deux Chaises département de l'Allier sur une étendue de six kilomètres carrés cinquante cinq hectares douze ares conformément au plan qui restera annexé à la présenteordonnance
Puis une concession instituée par Ordonnance Royale du 25 juillet 1829, a une étendue superficielle de six kilomètres carrés soixante cinq hectares (665 hectares), mais il s'en faut de beaucoup que toute cette superficie soit occupée par le terrain houiller. La concession est limitée de la manière suivante:
Au Nord, par une ligne droite partant de l'extrémité nord du bourg du Montet, à son intersection avec le chemin de Laly, et dirigée sur le clocher du Montet; puis par une deuxième ligne droite partant dudit clocher et aboutissant au domaine de Fanjat; enfin, par une troisième ligne droite menée du domaine de Fanjat jusqu'à la jonction des chemins de Cressanges et de Saint-Pourçain: ces limites étant en partie communes à la concession des mines des Berauds et des Gabeliers.
A l'Est, par le chemin du Montet à Saint-Pourçain, à partir de son intersection avec le chemin du Montet à Cressanges, jusqu'à l'embranchement du chemin du domaine de Saulzet avec la route du Montet à Saint-Pourçain;
Au Sud, à partir de cet embranchement par le chemin du domaine de Saulzet jusqu'à ce domaine, et par une ligne droite menée dudit domaine de Saulzet à la loge de la Monderie, ensuite par une autre ligne droite menée de la loge de la Monderie au clocher de Deux-Chaises.
Enfin, à l'Ouest et au Nord-Ouest, par une ligne droite menée du clocher de Deux-Chaises à la locaterie du Puy-Laraud, située sur la route de Limoges à Moulins, puis de ce point par ladite route de Limoges à Moulins jusqu'à l'entrée du bourg du Montet, point de départ.
Avant l'époque de la concession, l'on n'avait encore fait dans la mine du Montet-aux-Moines que peu de travaux; sept ou huit petits puits avaient été creusés près del'affleurement, et ils avaient été abandonnés aussitôt que l'eau gênait un peu l'extraction. Les plus anciens travaux un peu importants ont été faits par un puits, dit puits Olkroff, situé près des affleurements; il avait rencontré le granite à 3,2 mètres de profondeur. A 60 mètres de ce puits, se trouve celui des Cosses , qui est le puits principal de l'exploitation actuelle; ce puits a 111 mètres de profondeur, et a rencontré le charbon à 102 mètres.
On ne connait dans la concession du Montet aux Moines qu'une seule veine de houille exploitable.
La direction de la couche prise eu masse, est du N.-E. au S.-O.; mais elle est du reste fort irrégulière. Son inclinaison générale et moyenne est de 60° à 70°, mais quelquefois la couche est horizontale, d'autrefois complètement verticale, et en quelques points elle semble même se replier sous elle-même: sa direction varie aussi quelquefois brusquement sous un angle presque droit. La puissance de la couche présente les mêmes irrégularités: elle est parfois de deux mètres, mais souvent aussi les roches qui forment le mur et le toit se rapprochent considérablement, étranglent la couche et la réduisent à une épaisseur quelquefois nulle, de sorte que la couche va en s'amincissant jusqu'à disparaître tout à fait tant sur la pente que sur son inclinaison, et il semble qu'elle soit uniquement composée de masses ionticulaires de houille de forme irrégulière. Le diamètre et l'épaisseur de ces lentilles sont fort variables: en général, dans la mine du Montel-aux-Moines, la puissance maximum de la couche productive est au plus de deux mètres, et les espaces stériles formant près de la moitié de la surface totale de la couche, le gîte de combustible existant dans cette mine peut être assimilé à une couche continue d'au plus un mètre d'épaisseur.
La houille que produit la couche du Montet-aux-Moines est souvent mélangée de schistes, et par conséquent assez terreuse: cette houille, d'une texture schisteuse, d'un noir brunâtre en poussière, appartient à la série des houilles grasses à courte flamme. Sa densité est de 1,38, et sa composition, d'après une analyse immédiate faite à Clermont, est la suivante: Coke (Cendres grises 12% et Charbon 66.20%) Matières volatiles 21.80%
Le pouvoir calorifique de ce combustible est de 0,801. L'exploitation de la houille dans cette mine est aujourd'hui suspendue; mais il y a quelques années, elle avait lieu par le puits des Cosses, sur lequel est monté une machine à vapeur, à haute pression: les travaux, dans ce puits, se composent de galeries horizontales percées à divers étages et reliées les unes des autres par des cheminées ou caverons pratiquées dans la couche. L'extraction de la houille s'opérait dans les divers étages par trois chargeages établis à différents niveaux; une descenderie, creusée dans la couche et garnie d'échelles, servait à la descente des ouvriers et à l'airage des travaux.
Les roches du mur et du toit, surtout dans les serrées ou parties stériles de la couche, avaient fort peu de consistanc : le boisage était conséquemment très couteux dans cette exploitation; d'un autre côté, la longueur souvent considérable de ces serrées, qu'il fallait traverser pour aller retrouver d'autres massifs exploitables, occasionnait de grandes dépenses. En raison de ces circonstances, le prix de revient de la houille aux mines du Montet n ' a jamais été au-dessous de 1 fr. par hectolitre: cette mine se trouvait en conséquence dans un état marqué d'infériorité vis-à-vis des mines voisines, et celle des Gabeliers, étant largement en état de suffire aux besoins de la consommation, la compagnie propriétaire des deux concessions (Compagnie Houillères et du Chemin de fer du Montet aux moines, de Froidefond et Deux Chaises) a cru devoir suspendre les travaux de la première.
Deux autres puits ont été creusés dans la concession du Montet; l'un, le puits Grandmont, placé sur la limite des deux concessions du Montet et des Gabeliers, est parvenu à la profondeur de 54 mètres; ce puits rencontrera sans doute la couche avec les allures et la puissance qu'elle présente dans la concession voisine, et offrira probablement un assez beau champ d'exploitation. L'autre puits, dit puits Bourgoin, a été poussé jusqu'à la profondeur de 106 mètres sans rencontrer de couches exploitables; une galerie à travers banc, menée vers le mur du terrain houiller, a bientôt atteint le terrain primitif et ne laisse aucun espoir d'établir dans cette partie de la concession une exploitation profitable.
La mine du Montet est placée à près de 30 kilomètres de la rivière d'Allier, et les frais de transport jusqu'à cette voie navigable seraient au moins de 0.80 fr. ; ce prix élevé vient s'ajouter à toutes les circonstances énoncées ci-dessus pour s'opposer à ce que cette mine prenne quelque développement. A une époque de fièvre industrielle, on a pensé pouvoir donner quelque valeur à in concession du Montet-aux-Moines, en établissant un chemin de fer jusqu'à l'Allier à Chàtel-de-Neuvre; il est au moins douteux que ce projet, qui a reçu à peine un commencement d'exécution, puisse améliorer d'une manière notable la position de cette exploitation. Jusqu'à ce jour, la production de la mine du Montet a été extrêmement restreinte, comme on pourra en juger par le tableau suivant de la quantité des extractions annuelles :
ANNEES | PRODUCTION ANNUELLE en quintaux métriques | OBSERVATIONS | ||
1827 | 16.85 | De 1828 à 1834 l'extraction a été suspendue par suite de l'insuffisance des débouchés. | ||
1828 | 15.85 | |||
1834 | 2.047 | |||
1835 | 8.865 | |||
1836 | 9.600 | |||
1837 | 1.000 | ( * )Depuis 1840 l'exploitation est suspendue dans la mine du Montet. | ||
1838 | 21.658 | |||
1839 | 39.089 | |||
1840* | 4.156 |
La Compagnie Houillères et du Chemin de fer du Montet aux moines, de Froidefond et Deux Chaises était une société civile et particulière, regroupant les concessions contigues. D'ailleurs, elle soumisionna des actions pour developper son activité. Henri Fournel, ingénieur des Mines et conseil indépendant à vocation multiple, réalisa une consultation d'évaluation et d'expertise concernant la concession du Montet aux Moines, et en conclut à une entreprise qui ne demande plus que d'être amener au point d'une production grande et facile, doit offrir bientôt aux actions une position supérieure.

Le 25 juillet 1838, une loi autorisa l'établissement de deux chemins de fer des mines des Fins et des mines du Montet aux Moines à la rivières Allier.
La compagnie s'engage à exécuter à ses frais risques et périls et à terminer dans le délai de quatre années au plus tard à dater de la promulgation de fa loi qui ratifiera s'il y a lieu la concession tous les travaux nécessaires à établissement et à la confection d'un chemir de fer des mines du Montet aux Moines à la rivière d Allier et de manière que ce chemin soit praticable dans toutes ses parties à l'expiration du délai ci dessus fixé.
Le chemin partira des mines du Montet aux Moines, en un point qui sera ultérieurement désigné il passera aux Gabliers, aux Ebandes, à Tréban, à Mousseux, à gauche de Meiilard, et aboutira à la rivière d Allier entre Châtel et Monestay. La pente maximum du tracé n'excédera pas quinze millimètres par mètre.
La largeur de la voie entre les bords intérieurs des rails devra être d'un mètre quarante quatre centimètres au moins. Dans les points où il y aura des doubles voies la distance entre les deux voies sera au moins égale à un mètre quatre vingts centimètres mesurés entre les faces extérieures des rails de chaque voie. La largeur des accotements ou en d'autres termes la largeur enitre les faces extérieures des rails extrêmes et l'arête extérieure du chemin sera d'un mètre au moins.
Mais dans les années suivantes, le tribunal correctionnel fut saisi d'une grave prévention d'escroquerie, à l'aide de manoeuvres frauduleuses dans l'affaire des houillères du Montet aux Moines, Froidefond et Deux Chaises. Les prévenus étaient au nombre de cinq.Ce sont:
- M. Gillet de Grandmont, docteur en médecine, directeur-gérant des mines de Montet-aux-Moines;
- M. Juteau, propriétaire, ancien agent de change;
- M. Vandermarcq, agent de change;
- M. Dupras, ancien avoué au Tribunal de première instance;
- M. Roze, rentier.
Cette longue et grave affaire n'a pas exigé moins de dix-huit mois d'instruction. Le matériel fut mit en vente. La compagnie ne s'en releva pas et la ligne de chemin de fer ne vit jamais le jour.

Source:
Statistique géologique et minéralurgique du département de l'Allier par M. C. Boulanger, ingénieur des mines.- Moulins : P.-A. Desrosiers, 1844.
Annales des mines ou Recueil de mémoires sur l'exploitation des ..., Volume 3.
Procès-verbaux des séances de la chambre des députés - Session 1838 - Tome 6 Partie 1 - Rapport N°258.
http://www.massifcentralferroviaire.com.
http://pligot.fr/index.php
Société des amis d'Ismaÿl Urbain et d'études saint-simoniennes.
http://scripophilie-ferroviaire.pagesperso-orange.fr/index.html
Journal des chemins de fer, Volume 3.